L'ATHLÉTISME WALLISIEN AVEC SIOMAMA’O

5 mois pour arriver là où personne ne les attend.

Des débuts peu prometteur

Depuis un an, je suis les activités du club d'athlétisme Siomama’o, tant de près que de loin. Mon blog vise à mettre en lumière les activités sportives de mon île natale, Wallis et Futuna. J’ai choisi de débuter par l'histoire de ce club particulier.

Tout commence fin 2022 avec mes cousines, Bina Ramesh et Kalemeli Mailehako. Bina, une lanceuse de javelot aguerrie et habituée des podiums, et Kalemeli, volleyeuse de son état, trouvent leur sport au ralenti. Lorsque Bina propose à Kalemeli de se mettre à l'athlétisme, cette dernière accepte sans hésiter. Leur début est plein d'enthousiasme, bien que peu prometteur à première vue. Toutefois, deux adages s'appliquent parfaitement à leur situation : « Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois » et « Plus on est de fous, plus on rit ». En effet, sans que l'on s'y attende, une mère vient inscrire son fils au duo initial, bientôt suivie par un père avec ses trois enfants, puis d'autres.UN

Une évolution fulgurante

Le 27 janvier 2023 marque un tournant avec la création officielle du bureau du club, officialisant ainsi l'existence de Siomama’o. C'est également le début d'une aventure impressionnante : la participation au Championnat de France 2023.

Les championnats se tenant chaque juillet, le club, fraîchement formé et composé de jeunes athlètes novices, doit composer rapidement son bureau fin janvier. Malgré le manque d'entraînement et de matériel, sans oublier leur inexpérience, les membres du club doivent collaborer avec d'autres clubs locaux pour assurer la reconnaissance de leurs performances par la Fédération Française d'Athlétisme (FFA).

Contre toute attente, et grâce à leur détermination, les jeunes de Siomama’o parviennent à qualifier leurs performances en seulement cinq mois. Il est important de noter que le club n'a reçu aucune aide financière officielle, trouvant les fonds nécessaires pour le voyage et la logistique grâce au soutien des parents et de la communauté locale.

Un club en confiance

Concentrons-nous un moment sur Mikaele Fuaga, un athlète du club, qui se qualifie pour le lancer de javelot cadet au Championnat de France, armé d'un record personnel de 56,08 m qui le met dans la moyenne des concurrents.  Concentré , confiant et à l’écoute de son coach, c’est dans des conditions météorologiques peu favorables que Mikaele pousse son record personnel à 61,57 m. Une performance qui le mettra confortablement en haut du podium, face à des adversaires qui arriveront au mieux à 58,87 m. 

Une histoire courte dans sa narration mais plus longue et difficile dans son vécu qui relancera , après plus de 10 ans , et en lettre capitale la présence des îles Wallis et Futuna dans l’Athlétisme Français. 

Une présence qui ne pourra perdurer que sous le cadre d’un regard encourageant, bienveillant et volontaire. Des critères que j’ai pu constater en discutant avec M. Savelio TUIGANA, président du Club Siomama’o, qui reconnaît avoir  pris un rôle de leader dans cette structure athlétique avec un manque de connaissance dans le domaine. Il s’est alors appuyé sur son expérience dans l’associatif, le volley et le législatif pour s’adapter rapidement et surtout efficacement au challenge de son rôle. Son implication se voit par sa présence à chaque entraînement et également dans sa volonté à fournir ce qu’il faut au club pour son bon développement. 

Siomama'o voit loin

Le président m’a d’ailleurs confié des objectifs pour 2024 , des déplacements à l’extérieur pour fournir de l’expérience aux athlètes, tout d’abord au niveau régional (Fidji en Juin) ensuite en France (championnat de la FFA en juillet) et pourquoi pas une place aux championnats européens. Il garde aussi en tête des objectifs dans le long terme en énumérant les grands championnats athlétiques à venir auxquels les athlètes peuvent prétendre en restant dans le dynamisme qu’ils ont aujourd’hui.


Pour ma part, j’espère pour eux le meilleur et qu’il puissent avoir également dans leur palmarès d’autres podiums et toujours à  la première place. Une place qui serait particulièrement marquante serait une première place en handisport, médaille que je leur souhaite depuis la présence dans leur club d’un jeune malentendant qui semble dans son humeur se plaire avec l’ambiance de l’équipe.